Nombreux sont ceux qui seront intéressés par la réédition du livre de l’abbé Henri Stéphane paru cette fois en un seul volume. Henri, Stéphane, André Gircourt (1907 – 1985) était un prêtre catholique qui a été amené à écrire des petits traités pour ses élèves, amis et visiteurs afin de répondre aux questions qui sollicitaient son savoir théologique.

Il s’était intéressé aux doctrines et traditions de l’Orient, ce qui donnait à ses écrits une saveur particulière en raison des comparaisons généralement judicieuses qui les émaillaient. Il avait étudié pendant longtemps l’œuvre de René Guénon et rencontré Louis Charbonneau–Lassay ainsi que Swami Ramdas et avait étudié les écrits de Schuon. Les propos de Henri Stéphane témoignent donc d’une grande culture et d’une vision métaphysique profonde qui peut aider certains à faire des ponts entre les diverses traditions et en particulier entre l’Occident et l’Orient et entre la démarche initiatique et la démarche mystique.
Henri Stéphane traite de questions métaphysiques essentielles fondamentales. Quelques titres de chapitres suffiront à en faire deviner l’intérêt et la hauteur : Dieu Un et Trois (interprétation métaphysique de la Trinité, hypostase et relation subsistante, le mystère de la Déité, les différents modes de la Présence divine…), le mystère du Christ (Le corpus natum, Du Médiateur…), De la Vierge (De immaculata Conceptione, Sophia ou de la Sagesse, la Déisis…), l’homme et sa destinée, (Nature et Grâce…), la réalisation spirituelle (Vertu et gnose, silence et existence…), De l’ordre sacramentel, De l’art sacré (Théologie de l’icône…), La prière, Cosmologie (le statut ontologique du Monde , la question des Anges …).
Henri Stéphane ne prenait pas l’ésotérisme pour une catégorie de la science des mouvements religieux (l’ésotérisme formel), ce terme désignait pour lui ce qu’il y a de plus spirituel et de plus intérieur dans la révélation chrétienne et dans la doctrine qu’en a élaborée l’Eglise. Il délaissa rapidement la partie de l’œuvre de Guénon consacrée à l’initiation pour se consacrer uniquement à l’explication mystique et métaphysique de ce qu’il y a de plus élevé dans la dogmatique de l’Eglise. Si nous ne partageons pas le jugement qu’Henri Stéphane portait sur la métaphysique orientale et si nous pouvons regretter que ses propos si élevés soient-ils peuvent faire croire que la métaphysique est uniquement spéculation (critique soit dit en passant qui est également aussi régulièrement faite, à juste titre, à René Guénon), nous devons reconnaître la grande valeur de ses écrits, écrits qui aideront le débutant comme le spécialiste à mieux comprendre le propos ésotérique et la spécificité de la tradition catholique en sa propre langue. Puissent-ils, l’un comme l’autre, trouver dans la clarté des propos le désir de rechercher les moyens d’actualiser ces vérités en eux-mêmes.
Un livre-repère pour mieux connaître les fondements d’une tradition dont on ne connaît souvent que l’aspect séculier et formaliste.

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