Zheng Dai est née en Chine en 1955. Docteur en Arts et Sciences de l’Art, elle a enseigné à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne comme à l’Université de Nankai en Chine.

Sa connaissance de la peinture, de la littérature et de la philosophie occidentales et orientales lui permettent d’inventer « une nouvelle relation entre l’Orient et l’Occident ».
Ce livre ne traite pas directement de l’éveil et, cependant, l’éveil est bien le cœur de son sujet. En scrutant la trace du réel, en parcourant les allers et les retours entre le réel et la trace, mais aussi entre art oriental et art occidental, Zheng Dai approche bien les voies d’éveil :
« Cette expérience m’a fait prendre conscience que j’avais choisi, dans le bois, l’élément qui ne faisait pas de bruit : le tronc, c’est-à-dire le silence dans la forêt. J’ai même été très surprise de découvrir autant de sons. Je n’avais jusqu’à présent prêté attention qu’au silence des troncs. (…)
Dans une forêt, les troncs sont au niveau du regard de l’être humain. Pour voir les branches ou les racines, il faut que je lève ou que je baisse la tête. Si je regarde devant moi, ce sont les troncs qui s’imposent à mes yeux. Puisque ces troncs sont ce qu’il y a de plus proche de moi, de mon regard, c’est peut-être d’eux que je tire ce silence, ce calme, alors qu’il y a effectivement de nombreux bruits. Et leur immobilité – alors que tout bouge, grouille autour d’eux – me renvoie aussi là l’immensité, celle de la « rêverie tranquille ». Il y a alors « paix de l’âme » car le tronc immobile et silencieux me permet d’être ailleurs, d’accéder à cette immensité si souvent réfrénée dont parle Bachelard.
Dans ma peinture, l’image de l’arbre n’est plu scelle de la nature, mais celle qui est dans mon cœur, la tranquillité, telle qu’elle existe dans la philosophie chinoise. »

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