L’ouvrage dédié très justement à Charles et Emmanuel d’Hooghvorst est préfacé par notre ami Robert Vanloo, dont on connaît la qualité des travaux, introduit et commenté par Stéphane Feye.

Michael Maïer (1568-1622) sera le protégé de Rodolphe II de Habsbourg. L’empereur est passionné d’hermétisme et l’hermétisme connaît alors un rayonnement important dans le Saint Empire Romain Germanique. A la mort de l’Empereur, en 1612, Michael Maïer se rend à Londres et c’est là que sera diffusé pour la première fois ce premier ouvrage intitulé Arcana arcanissima. De nombreux autres ouvrages suivront, seize, remarquables tant sur le plan littéraire que sur le plan hermétique, oubliés ou mal connus, qui rendent parfois hommage, ou se réfèrent, à la Fraternité des Rose-Croix. De fait, Michael Maïer sera souvent associé, à tort ou à raison, à la Rose-Croix.
Arcana Arcanissima aura une influence certaine sur le milieu hermétiste et suscitera de nombreux commentaires de personnages éminents comme Elias Ashmole ou Don Pernety.
Michael Maïer inscrit Arcana Arcanissima dans une lignée passant par Albert le Grand, Pic de la Mirandole, Bracesco et Robert Vallensis notamment.
En maître du langage crépusculaire, Michael Maïer explore les mythes et les monuments anciens, détourne, contourne, pour mieux cerner quelques indices laissés ici et là à l’intention du questeur à l’esprit sagace. Le lecteur appréciera également le sens politique et diplomatique élevé de Michael Maïer qui sait, par avance, parer ou éviter les coups à venir de l’institution catholique hostile aux Fils d’Hermès.
Ce livre, qui aura selon la formule d’Emmanuel d’Hoogvorst un double sens selon qu’il sera lu avec ou sans Isis, intéressera l’étudiant des alchimies, qu’elles soient métalliques ou internes. Michael Maïer, au début de ce traité en résume ainsi le contenu :

« Livre I
Des dieux hiéroglyphiques égyptiens : Osiris, isis, Mercure, Vulcain, Typhon, etc. Des exploits, caractères et autres monuments concernant les rois et les différents êtres, et se rapportant à notre sujet.

Livre II
Des allégories des grecs, surtout celles parlant de l’or, comme la toison d’or de Jason, les pommes d’or des Hespérides etc. et qui ne signifient rien d’autre que la médecine d’or.

Livre III
De la feinte généalogie dorée des dieux et des déesses ; celle-ci est philosophique, c’est-à-dire chymico-médicale.

Livre IV
Des fêtes, des liturgies, des combats et des jeux sacrés organisés en exemples de cette science.

Livre V
Des travaux d’Hercule, qui signifient le même art.

Livre VI
De l’expédition à Troie et des conditions indispensables à la prise de Troie. Des erreurs d’Ulysse se rapportant au même sujet. »

Dans sa préface, Michael Maïer explique pour qui, pour quoi, il rédige les pages d’ Arcana Arcanissima :
« Vous qui portez dans votre poitrine l’étincelle de la lumière de Prométhée, vous qui colportez dans votre âme la sagesse de Pallas sans nécessairement admettre en commun avec eux l’autel de Vulcain ou de Vesta, vengez par votre candeur notre présente étude contre les injures des jaloux et des vauriens, et veillez personnellement à arracher et à extraire la vérité du puits profond de la caverne (où elle a été enfermée, selon Démocrite qui en a témoigné en riant, et selon Héraclite qui l’a fait en pleurant). C’est à vous seuls, gens sensés qu’il a été donné de goûter, avant les autres, ces réalités (les SECRETS TRES SECRETS du monde), dans la mesure où vous savez y apporter votre suffrage par une dextérité innée de jugement ; c’est à vous seuls, dis-je, que nous souhaitons qu’elles soient ouvertes et dévoilées ; tandis qu’aux autres, ces plébéiens indoctes qui n’en ont rien expérimentés, ces incrédules n’ayant pas la moindre capacité, ces Momus et ces Mimus, indignes de goûter quoi que ce soit de ce que les sages savourent, ces gens qui n’apprécient que ce qui passe pour agréable au vulgaire, que ce qui flatte le lucre et le sens, nous leur souhaitons que cela leur reste vraiment secret et bouché. »

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