Ce livre rassemble un ensemble d’articles ou de contributions à des colloques qui, tous, concernent la littérature japonaise. Il est le premier volume d’une série, intitulée allaphbed en référence à Joyce, dans laquelle l’auteur veut rassembler ses nombreux essais littéraires.

Le titre de cet essai, inspiré de Proust, s’ouvre sur une phrase de l’auteur d’A la recherche du temps perdu : « Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère. Sous chaque mot chacun de nous met son sens ou du moins son image qui est souvent un contresens. Mais dans les beaux livres, tous les contresens qu’on fait sont beaux. » Cette phrase, extraite de Contre Sainte-Beuve, montre comme l’éloignement, la distance, l’étrangeté autorisent parfois une plus grande proximité. Cette expérience, vécue fortement par Philippe Forest, lui permet de nous conduire avec bonheur dans le raffinement, la subtilité, l’ironie, la profondeur de la littérature japonaise et surtout de watakushi shôsetsu qu’il traduit par « Roman-du-Je ».
« Il faut une confiance aveugle, arbitraire, presque folle en la littérature pour s’en remettre à elle et parier que les fables rêvées par d’autres (sur un autre continent, à une autre époque) seront dotées d’assez d’efficacité magique pour vous conduire jusqu’à une vérité concernant le secret le plus intime de votre existence. Ainsi naît, dit-on, le watakushi shôsetsu. »
Point d’exotisme ici, les préjugés, les projections courantes à propos du Japon, sont balayés, pour un cœur à cœur qui n’exclut pas des éléments d’une histoire de la littérature japonaise. La passion de l’auteur, sa quête, lui permettent de confronter ou de rapprocher des penseurs et des auteurs occidentaux et orientaux, non dans un rapport culturel Orient/Occident, mais dans les liens de l’esprit, ainsi de Nakagami et Faulkner par exemple. Nous retrouvons là une idée forte qui permet d’identifier des lignées créatrices d’auteurs qui parcourent et vivifient le monde

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