Les sociétés secrètes à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale : mémoires confisquées, mémoires retrouvées

Le 22 juin 1940 marque le début de l’occupation du territoire français par les allemands. Immédiatement, ces derniers s’emparent des archives maçonniques qu’ils considéraient comme butin de guerre. Le 13 août 1940, l’État « français » proclame une loi portant interdiction des associations secrètes et obligation pour les fonctionnaires et agents de l’État à souscrire une déclaration à leur sujet.

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Cette loi implique non seulement de gérer l’ensemble des biens saisis dans les loges, mais également de ficher les membres des « sociétés secrètes » pour vérifier l’exactitude des déclarations de non-appartenance à une « société secrète » des fonctionnaires et agents de l’État. 

Aurore Duvoisin et Emmanuel Kreis

Au-delà de la Franc-maçonnerie, le service des sociétés secrètes : le « SSS » s’intéresse aussi aux théosophes, aux soufis, aux martinistes et à la Ligue des droits de l’homme…

Un ensemble administratif complexe se met en place, dont le service des sociétés secrètes (SSS) est l’incarnation. Si le SSS n’est pas inconnu dans l’historiographie, il semble avoir été quelque peu délaissé. Il faut reconnaître que les fonds d’archives à la disposition des chercheurs demeuraient jusqu’à présent rares et difficilement accessibles.

Le projet STACEI, débuté en avril 2022, se situe dans le prolongement du projet de recherche ProMéTEUS, il entend éclairer la problématique de la saisie d’archives des ennemis idéologiques entre 1940 et 1944 et plus particulièrement celles des « sociétés secrètes », en comblant notamment les lacunes archivistiques. 

À travers ce cas particulier, il s’agit de comprendre les processus de spoliation, le parcours personnel et professionnel des acteurs de l’antimaçonnisme pendant l’Occupation, la gestion de leur héritage et d’interroger l’éthique de la transmission dans le temps long par les institutions patrimoniales. 

Aurore Duvoisin et Emmanuel Kreis ont animé différents séminaires de recherche du projet « Saisir et transmettre les archives courantes des ennemis idéologiques » (STACEI) développé dans le cadre du labex Les passés dans le présent, organisé sous l’égide de l’Institut d’histoire du temps présent (UMR 8244, CNRS-Université Paris 8) en association avec le musée de la franc-maçonnerie et la bibliothèque du Grand Orient de France.

Enregistrement effectué le 26/05/2023 lors d’une soirée de présentation organisée par Politica Hermetica.

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